BIOGRAPHIE

du peintre

Jacques Roger Simon
1875 - 1965

Jacques Simon dans
son atelier vers 1950

 

Jacques Roger Simon est né à Paris le 21 novembre 1875, fils aîné de l’artiste peintre Ernest Simon et de son épouse Jeanne Dardoize, petit-fils du peintre Emile Dardoize. La famille est parisienne mais se rend chaque été à Carolles, dans la baie du Mont-Saint-Michel considérée comme un site pictural de qualité. Après la mort subite de son père, en 1895, Jacques décide de devenir peintre. Il entre à l’académie Julian puis à l’atelier de William Bouguereau. Il sera en outre l’élève de Cottet et de Maignan. En 1898, il est admis au Salon avec deux aquarelles de paysage. En 1901 et 1902, il voyage en Espagne et au Maroc. Au retour, il expose au sein de la Société des peintres orientalistes français.

En 1903, il obtient le prix Brizard alors qu’il exposait un paysage carollais. En 1905, il obtient une médaille au Salon avec un paysage de Bretagne. Mais, autant que paysagiste « français », il se veut orientaliste et voyage en Tunisie, jusqu’aux oasis du Sud. En 1908, lauréat du Gouverneur général d’Algérie, il est pensionnaire à la Villa Abd-el-Tif, sur les hauteurs d’Alger. Il dessine et peint Alger et ses environs, Bou Saada, Tipasa, l’Oranais et surtout la Kabylie. Il expose des peintures, des aquarelles et des eaux-fortes. Il se constitue une clientèle, tant à Alger qu’à Paris.

Après la Grande Guerre où il est deux fois blessé, il poursuit sa carrière de paysagiste et d’orientaliste. Il aborde aussi des thèmes nouveaux : scènes d’intérieur, souvent avec des enfants ; natures-mortes, sujets animaliers, marines. Il découvre le Maroc. En France, il peint le val de Loire et Paris en s’attachant au rendu des effets atmosphériques. C’est aussi l’époque où le Mont-Saint-Michel devient l’un de ses sujets majeurs. Au Salon de 1928, il expose Départ pour le Mont-Saint-Michel (n° 1077) et La raie (n° 1078) qui lui valent une médaille de 1e classe et le prix Corot.

La gravure à l’eau-forte retient toujours son attention, qu’il s’agisse de petites scènes intimistes, de paysages familiers ou de grandes compositions plus ambitieuses comme Paysage des bords de la Loire (prix de la Gravure originale en noir, 1926). Dans cette même technique, il reçoit commande d’illustrations pour des ouvrages de Duhamel, de Fromentin, de Kessel…

Replié à Carolles pendant la Seconde Guerre, la pénurie de cuivre l’incite à publier des lithographies puis à illustrer des ouvrages avec cette technique. Il illustre en outre ses propres écrits dont Carolles, Manche (1949), Une journée au Mont-Saint-Michel (1950), Belles foires de la Manche (1953), Poèmes (1956), tout en poursuivant son œuvre de paysagiste normand, à l’huile et à l’aquarelle.

Il meurt à Carolles, Manche, le 16 février 1965. Des œuvres de Jacques Roger Simon sont conservées dans des collections publiques françaises à Avranches, Chartres, Granville, Montauban, Paris et Strasbourg ; à l’étranger aux musées d’Alger, Brooklyn, Buffalo et Philadelphie. La presque totalité de son œuvre d’illustrateur est consultable à la bibliothèque d’Avranches.

Il a fait l’objet de travaux universitaires par Véronique Dardoize (DEA, Montpellier, 1985) et Martine Gourmelon (Ecole du Louvre, 2004 et 2006).