BIOGRAPHIE

du peintre paysagiste

Ernest Constant Simon
1848 - 1895

Autoportrait (Détail)

 

Ernest Constant Simon est né à Paris, rue de Lourcine, le 25 avril 1848. Ses parents qui étaient artisans mégissiers devaient se retirer vers 1860 et vivre de leurs rentes. Ernest, leur cadet, après sa scolarité primaire, entre en apprentissage dans une imprimerie-lithographie. Grâce à un patronage dont l’artiste peintre Roger de Beauffort est l’un des dirigeants, il se cultive. En 1867, avec son mentor Beauffort, il part pour l’Italie et devient zouave pontifical. La chute de Rome, en septembre 1870, le ramène en France, dans l’armée auxiliaire jusqu’à sa démobilisation en août 1871.

C’est alors, à 23 ans, qu’il décide de devenir peintre et plus précisément paysagiste. Il fréquente successivement le cours d’Armand Cassagne, l’atelier d’Emile Dardoize puis l’atelier Cabanel. L’été, il dessine et peint en plein air, aux abords de Paris ainsi qu’en Normandie et en Bretagne. En 1874, il épouse Jeanne Dardoize, la fille de son maître, dont il aura sept enfants. En 1880, il est admis au Salon avec deux aquarelles de paysage. Toute sa carrière, l’essentiel de sa production sera constitué d’aquarelles de voyage, ce qui ne l’empêche pas de peindre à l’huile, en atelier, des œuvres plus raffinées. Cette même année 1880, il achète une propriété à Carolles, dans la baie du Mont-Saint-Michel, l’un de ses sites favoris. Puis, avec Charles Toché, il peint à Nice et en Italie. Plusieurs fois, il retournera dans ce dernier pays où Venise est sa destination favorite.

En 1886, il aborde l’Algérie, toujours armé de son attirail d’aquarelliste. Les « vues » issues de ce périple le désignent comme orientaliste. Non pas de ceux qui peignent des scènes de genre, mais du petit nombre qui rapporte de voyage des paysages observés. Au cours des neuf dernières années de sa trop brève carrière, Ernest Simon effectue deux grands voyages par an, parcourant la Suède, la Hollande, la Martinique, l’Italie, l’Espagne, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte. L’hiver à Paris ou l’été à Carolles, il forme des élèves qu’il entraîne « sur le motif ». En plusieurs occasions, il reprend à l’huile, avec un faire très minutieux, des sites français ou orientaux d’abord traités à l’aquarelle.

En 1894, le critique Eugène Guénin lui consacre un long article qui sera repris dans l’ouvrage Les Parisiens de Paris, Silhouettes artistiques (Pairaud éd., Paris, 1895). La même année, le galeriste Georges Petit expose 52 de ses aquarelles orientalistes. Plusieurs critiques le citent, l’Etat achète une œuvre et Paul Durand-Ruel, le marchand qui a lancé les impressionnistes, lui demande six aquarelles pour une exposition de groupe, en février-mars 1895. Avant l’ouverture de cette manifestation, Simon repart pour l’Egypte afin de visiter notamment Assouan, Louxor, Karnak et la vallée des Rois. De retour au Caire, il meurt subitement, le 26 avril 1895.

En 1995, à Paris, une exposition avec catalogue lui a été dédiée. Les villes de Granville, Guingamp et Vitré, ainsi que le Conseil régional de Martinique, conservent ses œuvres.